« Laver les ombres », de Jeanne Benameur

12098652_4225170C’est avec grand plaisir que j’ai lu ce roman en LC avec Jostein. J’avais découvert Jeanne Benameur avec Les insurrections singulières et j’étais tombée sous le charme de son écriture. Lili a eu la bonne idée de m’offrir Laver les ombres lors de notre swap de Noël 2012 et je suis ravie d’avoir pu le sortir de ma PAL 🙂

Résumé : Léa est obsédée par son métier. Elle est danseuse et chorégraphe et consacre beaucoup de temps à sa passion. Bruno est l’homme qu’elle aime, mais quelque chose l’empêche de complètement se laisser aller à lui. Alors que la tempête est sur le point de frapper la ville de son enfance, elle éprouve le besoin d’aller voir sa mère au risque de découvrir un secret bien enfoui.

Mon avis : coup de coeur !

Coup de coeur tout d’abord pour l’écriture de Jeanne Benameur, encore une fois. Même recette que pour Les insurrections singulières : des chapitres courts, subdivisés en petits paragraphes. Des impressions saisies sur l’instant, un mouvement décrit avec application, des détails du décor mis en lumière. C’est une écriture qui capte le moment présent, le magnifie.

Elle connaît maintenant la guerre par la peau.

Leur sueur, leur odeur, le toucher de leurs doigts ont fait d’elle un palimpseste vivant de la guerre. Ils ne savent pas qu’ils inscrivent chacun leur histoire sur elle, en elle.

Tatouée, à l’intérieur. Elle est l’envers du monde. 

Une bête de guerre et de nuit.

Elle, c’est la mère de Léa. Son histoire est racontée en alternance avec celle de sa fille. Léa, qui consacre des heures à travailler son corps dans sa pièce nue, à n’écouter que l’harmonie des mouvements de ses bras, de ses jambes musclées dépourvues de chair superflue. Cette maîtrise absolue sur son corps, c’est la chance que n’a pas connue Romilda.

Nous apprenons l’histoire de cette jeune fille napolitaine au fur et à mesure. Une bribe par ici, une bribe par là et peu à peu se tisse l’écheveau de sa vie. Une vie secrète qu’elle n’a jamais révélée à sa fille. Mais la tempête qui approche le village côtier va changer la donne. Une tempête qui va nettoyer les non-dits entre Léa et sa fille.

Est-ce ces non-dits qui ont toujours entravé Léa, sans qu’elle ne s’en rende compte ? Sa vie, c’est le mouvement. Poser pour son amoureux de peintre Bruno est au-delà de ses forces. L’immobilité la tétanise. Danser, bouger, encore et toujours.

Ce roman est d’une beauté à couper le souffle. Beauté dans la construction de l’intrigue, des personnages, beauté dans les mots. Chaque phrase est à sa place, fait sens, semble sortie d’un poème. En un mot, magnifique.

Merci Lili !!! Tu as extrêmement bien choisi 😀

Allons voir ce qu’en a pensé Jostein

Actes Sud, 2008, ISBN 978-2-7427-7701-3, 159 pages (existe en poche aux Editions Babel)

Je suis heureuse d’inscrire enfin une lecture au challenge Jeanne Benameur de Noukette !

Challenge-Jeanne-Benameur

26 réflexions au sujet de « « Laver les ombres », de Jeanne Benameur »

  1. C’est une auteure qui m’a été chaudement recommandée, j’espère avoir l’occasion de la lire l’année prochaine ! tu donnes envie en tout cas 🙂

  2. Je suis ravie que la poésie du texte t’ait emportée, qu’il ait été à la hauteur de tes attentes ! C’est tellement agréable d’enchaîner les coups de coeur !!
    Bisouxx tout doux¨¨**

  3. J’ai adoré, moi aussi. Lire ta chronique est une très belle reprise des sensations du livre. Bravo pour cet avis. Nous n’avons plus qu’à continuer à lire cette auteure. Merci pour cette lecture commune

  4. Je n’ai pas encore rencontré cette auteure mais je pense que lorsque je la découvrirai je serai parti pour un bon bout de temps si j’en crois toutes les critiques positives que je lis à son sujet.
    Bon dimanche.

  5. Je viens d’acheter mon premier Benameur aujourd’hui. Il fait moins de 100 pages. Je pourrai juger du style de l’auteure qui a l’air de tant plaire aux blogueurs.
    Bon weekend.

A vous les micros !