« Les impliqués », de Zygmunt Miloszewski

lesimpliques1erecouvIl y a des romans à côté desquels on serait facilement passé. Un polar polonais, dans une maison d’éditions que je ne connaissais pas, je ne m’y serais pas attardée longtemps. Mais quand Sophie a proposé Les impliqués en partenariat pour le challenge 1% rentrée littéraire, j’ai lu le résumé et là, banco !

Résumé : Un dimanche matin, au milieu d’une session de thérapie collective organisée dans un ancien monastère de Varsovie, l’un des participants est retrouvé mort, une broche à rôtir plantée dans l’œil. L’affaire est prise en main par le procureur Teodore Szacki. Las de la routine bureaucratique et de son mariage sans relief, Szacki ne sait même plus si son quotidien l’épuise ou l’ennuie.  Il veut du changement, et cette affaire dépassera ses espérances.

Cette méthode de la constellation familiale, par exemple, une psychothérapie peu conventionnelle basée sur les mises en scène… Son pouvoir semble effrayant. L’un des participants à cette session se serait-il laissé absorber par son rôle au point de commettre un meurtre ? Ou faut-il chercher plus loin, avant même la chute du communisme ?

Mon avis : excellent !

Le procureur Teodore Szacki enquête sur un meurtre étrange. Lors d’un week-end de session de thérapie collective, un des participants est assassiné. Le souci étant qu’à priori, personne n’a pu entrer dans les lieux de l’extérieur : l’assassin serait donc parmi eux ?

Ce roman policier est réjouissant pour plusieurs raisons, la première étant l’intrigue elle-même. Je suis très friande des huis-clos, dans lesquels un ou plusieurs des personnages ne sont pas ce que les apparences supposent. Il se joue un jeu de faux-semblants, où la dimension psychologique a la part belle. Ici cela est autrement plus intéressant qu’il s’agit de psychologie pure.

On apprend dans ce roman le concept de constellation familiale. Afin de révéler au patient le traumatisme qui l’empêche d’avancer dans la vie, il est invité à placer dans l’espace les participants qui représentent des membres de sa famille. Il se crée alors une sorte de champ d’émotions qui fait que chacun va entrer dans son rôle facilement, sans explications, en agissant réellement comme s’il était le père, la soeur ou l’épouse de l’individu. C’est un exercice intéressant, que l’auteur a très bien su expliquer et mettre en scène.

De plus, je dois admettre que n’ayant aucune connaissance de la Pologne, j’en étais restée à la vision d’un satellite soviétique communiste arriéré. Or, ce qui m’enchante dans la littérature, c’est qu’elle ouvre mes horizons. J’ai adoré parcourir les rues de Varsovie, qui ressemblent aux nôtres après tout. Lire les noms de places, de bâtiments, avoir la sensation de découvrir un pays avec de simples mots. De par le métier de Teodore Szacki et de ses collaborateurs policiers, nous pénétrons le système judiciaire de la Pologne, qui n’a rien à envier au nôtre. Cette immersion dans la culture polonaise m’a énormément plu et appris.

Quant aux personnages, j’ai un gros faible pour le procureur. 36 ans, marié, père de famille, il se pose beaucoup de questions. Il aime sa femme, mais est-ce vraiment de l’amour, avec un grand A ? Et cette journaliste à laquelle il pense tout le temps, serait-il capable d’aller vers elle ? Il a la sensation de vivre à côté de la vie, de la subir même. Il aimerait la saisir à pleines mains. Ce qui ne l’empêche pas d’être très impliqué dans son travail, méticuleux, et d’avoir un talent d’enquêteur hors pair.

Pour en revenir à l’intrigue policière elle-même, il s’est passé ce que j’aime par dessus tout quand je lis un polar : je n’ai pas vu venir la fin, qui s’est avérée à la hauteur de ce que j’en attendais.

J’ai quitté ce roman à regret, car je m’étais attachée aux personnages, à la ville de Varsovie, à la lecture des des noms de plats étranges et inconnus. Pour une première immersion dans la littérature polonaise, j’ai été gâtée ! Je suivrai volontiers Zygmunt Miloszewski dans ses prochaines publications, c’est un auteur que j’aimerais relire. Et je souligne au passage le talentueux travail du traducteur Kamil Barbarski.

Je ne peux donc que vous conseiller ce roman, qui sortira en octobre ! Profitez-en aussi pour jeter un coup d’oeil aux autres publications de la jeune maison d’éditions, je pense qu’il y a de quoi se faire plaisir 😉

Remerciements : je remercie chaleureusement Sophie et les Editions Mirobole, je suis vraiment heureuse d’avoir pu lire ce roman 🙂

Mirobole Editions, octobre 2013, ISBN 979-10-92145-09-0, 443 pages, 22€

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25 réflexions au sujet de « « Les impliqués », de Zygmunt Miloszewski »

  1. Je rentre de voyage et déjà, vous « m’agressez » !! Je ne connais ni cet auteur, ni ce traducteur et ni cette maison d’édition mais j’ai une folle envie de les découvrir. Une fois de plus, merci

  2. Je découvre ton avis sur la page Facebook des éditions Mirobole, où j’ai aussi déposé le mien. Je l’ai moi aussi trouvé très bon, et j’ai hâte de retrouver Teo dans le volume 2 !

    1. Je ne savais pas qu’il y avait une suite, mais si c’est le cas, je lirai moi aussi avec plaisir la suite de ses aventures 🙂 Merci d’être passée par ici Neph !

A vous les micros !