« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee / Fred Fordham

Grand classique de la littérature américaine, oeuvre pendant longtemps unique de Harper Lee (son second roman n’a paru que cinquante ans plus tard), Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est un incontournable de nos bibliothèques personnelles.

Paru en 1960, le roman nous embarque directement dans l’Alabama des années trente, au sein d’une petite ville bien du Sud appelée Maycomb. Par bien du Sud, entendez ségragationniste, les blancs d’un côté, les noirs de l’autre, du mauvais côté du trottoir évidemment.

C’est là que grandit Scout, le personnage principal, 7 ans. Et son frère Jem, 12 ans. Leur père, Atticus Finch, les élève seul. Il est avocat. C’est un homme droit, épris de justice, guidé par l’empathie et la bienveillance. Ce que parvient à comprendre Jem mais moins la jeune Scout, plus fougueuse.
Scout est une petite fille intelligente, avec le coeur sur la main. Mais gare à celui qui lui cherche des poux ! Souvent révoltée, Scout serre les dents par respect pour son père mais n’en pense pas moins. Et le dit souvent à vrai dire.
Aussi, lorsque son père devient l’avocat d’un noir accusé de viol, ne comprend-elle pas pourquoi toute la ville s’en prend à lui. Comment ça, un homme n’aurait pas droit à un procès équitable à cause de sa couleur de peau ?

Eh bien non, et c’est là tout l’enjeu de cette histoire, qui oppose les noirs et les blancs, les pauvres et les plus aisés. C’est une peinture édifiante de la société sudiste de l’époque vue à travers les yeux de Scout. Son innocence rend le récit d’autant plus touchant. L’apothéose de l’histoire, le procès, est le clou du piètre spectacle joué par cette communauté.
Les intrigues et personnages secondaires sont aussi très importants et enrichissent grandement le texte principal.

Il s’agit d’un roman graphique, donc oui, attendez-vous à beaucoup lire, presque tout le roman y passe. Mais vous ne verrez pas le temps défiler. L’adaptation est magistrale, les dessins d’une beauté dingue, sans fioritures, d’une justesse qui s’accorde à la perfection avec le récit. N’hésitez pas à le mettre dans les mains de lecteurs plus réceptifs aux livres avec des images, car ce roman graphique est vraiment à la hauteur du roman. De plus, au vu de l’épaisseur et de la qualité, son prix est très raisonnable.
Merci et bravo à Fred Fordham pour cette adaptation.

C’est un immense coup de coeur !

Grasset, 2018, ISBN 978-2-246-81522-8, 277 pages, 20€

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Et comme c’est un classique américain, j’en profite pour le glisser dans le challenge Les classiques c’est fantastique de Moka et Fanny, consacré ce mois-ci à la littérature anglaise et américaine.


22 réflexions au sujet de « « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee / Fred Fordham »

  1. j’aime beaucoup le livre original. Cela m’intrigue de le voir sous forme de BD mais j’ai un peu peur d’être déçue.
    Daphné

  2. je note, comme je n’ai pas lu le roman, ce serait une façon de découvrir 🙂 (j’aime bien les livres avec des images ^^)

  3. J’ai lu le livre il y a quelques années, j’avais adoré le personnage du père mais j’avais trouvé que les propos de la petite Scout sonnaient faux ( pour une gamine de son âge) mais ça ne retire rien de ce que l’œuvre apporte comme message. C’est très beau. J’adorerai me replonger dans le récit avec cette bd.

  4. Je ne sais pas si je suis fan des dessins. Mais j’aimerais quand même lire l’adaptation, ne serait-ce que pour revisiter l’histoire.

  5. J’ai adoré le roman ! Je lirai cette adaptation pour le plaisir de retrouver ces personnages si forts.

    1. J’ai bien cru ne pas réussir à le lire à temps, c’est un roman graphique bien épais ! Finalement je l’ai lu d’une traite, c’est une adaptation plus que réussie

A vous les micros !