« Un paradis trompeur », de Henning Mankell

9782021079708Au départ pour moi, Henning Mankell était un auteur de romans policiers. Puis j’ai découvert son talent d’écriture avec Les chaussures italiennes. Et puis je me suis aperçue qu’il écrivait de la littérature jeunesse avec Les ombres grandissent au crépuscule. Du coup, lorsque belle-maman m’a prêté son dernier roman, je ne savais pas du tout dans quoi j’allais m’embarquer.

L’histoire : Hanna est une jeune suédoise du début du 20è siècle, qui vit avec ses parents et ses jeunes frères et soeurs dans une maison perdue dans les bois. Lorsque le père meurt, Elin envoie sa fille à la ville pour qu’elle vive sa vie. Quatre enfants à charge, c’est trop, elle ne peut pas se permettre. Hanna deviendra vite cuisinière dans un bateau en partance pour l’Autralie. A bord, c’est le coup de foudre avec le second : ils se marient. Peu de temps après, son mari meurt de maladie. Elle ne peut plus rester dans la cabine qu’ils ont partagée et décide de descendre à terre, dans un port de l’Afrique orientale portugaise.

Mon avis : encore une fois, je suis bluffée par le côté caméléon de Henning Mankell. Je n’ai pas lu toute sa bibliographie, très loin de là, mais je constate que pour chaque histoire il sait nous glisser sans anicroche dans la vie de ses personnages.

Cette fois nous sommes dans ce qui s’appelle aujourd’hui le Mozambique, un pays avec lequel l’auteur entretient des liens étroits. Dans le résumé je ne vous ai vraiment donné que le tout début car les évènements s’enchaînent assez vite. Le coeur de l’intrigue se passe dans ce pays.

Hanna débarque dans ce port où la vie ne ressemble à rien de ce qu’elle connait. Premièrement, on y parle portugais. Deuxièmement, il existe une ségrégation très forte entre les Noirs et les Blancs. Cet état d’esprit est très bien relaté par Henning Mankell, qui en parle sans complaisance. On imagine facilement comment les gens se comportaient à l’époque, dans un « camp » comme dans l’autre. D’ailleurs, personne n’est blanc ni noir dans son âme. Tout le monde ment, cache quelque chose, se méfie des autres et a du mal à faire confiance.

Hanna n’est pas au bout de ses surprises. Tout s’enchaîne pour la placer à la tête d’une maison close. Pour elle qui a à peine eu le temps de connaître les choses de l’amour avec son défunt mari, c’est un changement radical.

Cette histoire que nous suivons est donc celle de cette femme, qui va peu à peu apprendre à vivre dans cet environnement dur et malsain. J’ai beaucoup aimé la façon dont Henning Mankell traitait ce personnage. Elle fait face en apparence mais au fond d’elle-même se pose plein de questions. Que fais-je là ? Comment dois-je agir ? Pourquoi ?

Le rythme de l’intrigue est aussi prenant. Sans dire qu’il y a toujours des rebondissements, il se passe toujours quelques chose. Cela peut prendre la forme d’un décès, ou d’une rencontre, d’une discussion qui change la donne. On se laisse glisser avec plaisir dans cette atmosphère chaude, moite et dangereuse.

C’est un roman que j’ai dévoré sans voir le temps passer et que je vous conseille sans réserve 🙂

Seuil, 2013, ISBN 978-2-02-107970-8, 374 pages, 22€

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25 réflexions au sujet de « « Un paradis trompeur », de Henning Mankell »

  1. J’ai beaucoup aimé ce roman. Et si j’adore les enquêtes de Wallander ou autres romans policiers ( quelle angoisse sur Le retour du professeur de danse), je déguste chacun des romans ( Profondeurs, Les chaussures italiennes et celui-i sont mes préférés)

    1. Ce roman ne s’inscrit pas du tout dans une série, tu peux le lire quand tu veux. Mais je comprends ton point de vue, j’aurais tendance à faire pareil ^^

  2. De lui je ne connaissais que son commissaire avec lequel le courant n’est jamais passé … 😦 mais là, tu me tentes ! Argh, je suis foutue d’avance, moi, en venant sur vos blogs 😆

    1. Cette fois ça n’a rien à voir avec un polar. Il y a un peu de suspense mais c’est sur l’avenir de Hanna, il n’y a pas d’intrigue policière. J’ai vraiment bien accroché 🙂

    1. Au départ je le connaissais uniquement comme auteur de polars, et celui que j’avais lu m’avait moyennement emballée dans mon souvenir. Alors que ce roman ci et Les chaussures italiennes m’ont énormément plu.

  3. Haaaa tu me fais regretter de ne pas l’avoir pris vendredi à ma librairie, je l’ai pris, ai lu la 4ème et comme j’avais déjà pas mal de choses dans mon panier, je l’ai reposé sagement !!! Bouh ! Je ne connais que Les chaussures italiennes que j’avais adoré, donc je note et renote celui-ci, la prochaine fois… 😉

    1. Je te le recommande vraiment, il m’a fait passer un super moment. Rien à voir avec Les chaussures italiennes mais c’est ce qui est agréable justement, avec Mankell on n’a pas l’impression de lire à chaque fois la même histoire 🙂

    1. Il est connu pour ses polars mais il est très bon pour la littérature blanche, c’est déjà plus ton truc et effectivement, ce roman pourrait bien te plaire 🙂

  4. Je n’ai lu aucune enquête de Wallander par contre j’ai littéralement adoré Les chaussures italiennes ! Et celui ci, je me le suis offert, je me régale d’avance !

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