« L’âme du mal », Maxime Chattam

Pour le challenge Un mot, des titres, notre lecture pour cette session devait comporter le mot âme. En regardant dans ma PAL j’ai trouvé L’âme du mal de Maxime Chattam, premier tome d’une trilogie, ma lecture était donc toute trouvée 🙂

Je n’avais encore jamais lu Maxime Chattam. J’adore les polars, et si cet auteur est incontournable, je ne m’y suis jamais mise parce que j’ai toujours entendu dire qu’il écrit du gore. Du très gore, bien écoeurant, et me connaissant, j’allais faire de jolies grimaces dans le métro en le lisant. Donc je n’osais pas, même si j’en avais envie. Mais il est tellement apprécié par les amateurs de polars qu’il aurait été dommage que je passe à côté.

Résumé : Joshua Brolin est inspecteur à Portland, dans l’Oregon. Formé au profilage au FBI, il est en charge des enquêtes criminelles, et ses talents de profileur sont reconnus par ses pairs. Un homme sévissait dans la région, violant et tuant des femmes, avec une signature bien particulière : il leur brûlait le front à l’acide et leur amputait les bras. Brolin a réussi à trouver l’identité du tueur et l’a abattu alors qu’il s’en prenait à sa victime, Juliette Lafayette. Et tout est bien qui finit bien. Enfin… Jusqu’à ce qu’un an plus tard des filles soient retrouvées assassinées avec la même signature, alors que les médias n’ont pas été informés des détails… Le tueur semble être revenu d’entre les morts…

Mon avis : GENIAL !!

Alors en premier lieu, ce n’est pas plus gore que Val McDermid ou Elizabeth George, et Stephen King est bien pire. Les meurtres sont sanglants, c’est sûr, mais il n’y a pas de scènes de torture insoutenables, ni des descriptions ultra détaillées. Ca reste un polar mais c’est aussi supportable qu’un autre, aucun souci là-dessus.

L’histoire est extrêmement prenante, et tout d’abord grâce à l‘écriture. Sans regorger de descriptions, le récit est détaillé, minutieux. On visualise bien les personnages, les lieux, les actions, et évidemment les scènes de crime. L’écriture est précise sans être précieuse, ça se lit vraiment tout seul.

Et l’intrigue est passionnante. Ca faisait un moment que je n’avais pas lu un polar que je qualifierais de classique, adoptant ce schéma très synthétique : la police court après un tueur très intelligent qui continue de tuer à mesure que l’enquête avance. Voilà. Pour moi c’est la base du polar. Et il y a des tas de polars qui sortent de ce schéma qui sont prodigieux, mais de temps en temps, ça me fait du bien de retourner à mes sources.

Je disais donc que l’histoire est passionnante. Notre profileur va enquêter avec son équipe sur ce tueur qui utilise exactement les mêmes méthodes que Beaumont, tué par Brolin lui-même. Comme souvent dans ce type de roman, va s’établir une sorte de jeu entre le traqueur et le traqué. Le tueur laisse sciemment des indices indétectables à l’oeil nu et pour le profane, qui vont guider les policiers sans pour autant leur livrer la solution sur un plateau, loin de là. Très vite, tout porte à croire que les meurtres sont mis en scène de façon à ouvrir un passage vers la mort, en référence à Dante. La symbolique utilisée a demandé à Maxime Chattam des connaissances approfondies, les références culturelles et mystiques occupant une place prépondérante dans l’intrigue. On assiste aux fulgurances de chacun à mesure qu’ils parviennent à replacer une pièce dans le puzzle et c’est très excitant, c’est vraiment quelque chose que j’adore dans les polars.

A côté de ça il y a l’aspect technique des sciences médico-légales et du profilage. Là on voit bien que Maxime Chattam a étudié la criminologie et qu’il a fait beaucoup de recherches pour appréhender aussi bien cet univers. J’ai appris beaucoup de choses, comme l’histoire de la mousse qui se forme au bord des lèvres après une noyade, et qui prouve qu’il y a bien eu noyade. Dans la vie de tous les jours ça ne me servira pas (à priori) mais ces connaissances me fascinent. Parfois l’auteur frôle le cours magistral, il y a un côté didactique qui peut gêner, mais l’intérêt de l’histoire est tel qu’on passe au-dessus.

Et comme dans tout bon roman policier, on suit aussi la vie de l’enquêteur. Ses déboires, ses amours… En l’occurence son béguin pour Juliette Lafayette, la fille qu’il a sauvée et qui va reprendre sa place dans l’histoire d’une façon qu’elle aurait préféré éviter.

L’âme du mal est vraiment un très très bon polar, riche en suspense, en mystère, avec des personnages charismatiques. La seule chose qui ne m’ait pas plu est la couverture, pas du tout à la hauteur du livre. En tout cas je comprends l’engouement autour de Maxime Chattam. Il ne me reste plus qu’à lire le reste de la trilogie, d’autant que la fin de ce premier tome est glaçante et présage une suite très mouvementée. A suivre donc !

Editions Pocket, 2004, ISBN 2266127039, 515 pages, 7,20 €

 

25 réflexions au sujet de « « L’âme du mal », Maxime Chattam »

  1. Tous les avis sont bons sur ce roman, non ? J’ai commencé Chattam par le premier et compte bien poursuivre ma découverte.
    Merci !

  2. Si tu as la même PAL que moi ce n’est pas étonnant, faut jongler entre tous ces livres. On a très envie de les lire tous vite mais impossible malheureusement 😦

  3. Je l’ai lu il y a quelques mois. Je lis beaucoup de thrillers et je n’ai pas trouvé celui ci exceptionnel. Trop d’explications scientifiques qui sont des redites pour les amateurs de ce genre. Aucun intérêt donc mis à part pour celui qui découvre cet univers.
    Je lui ai préféré la suite, nettement plus intéressant à mes yeux. Tu as aimé celui ci, tu devrais adorer le second 😉

    Mon billet « âme » est également en ligne 🙂

  4. Je suis d’accord avec toi, quand on a l’habitude de lire des polars on n’a pas besoin d’autant d’explications. Mais c’est pas mal pour ceux qui ne connaissent pas encore trop 🙂
    Vivement le deuxième tome alors !

  5. il est prévu dans mes lectures des prochains mois. J’aurais aimé le lire comme livre « âme » mais il était en vadrouille et n’est pas rentré à la bibliothèque à temps (2 jours avant la date du billet, ça faisait court).

    Comme toi, ce sera mon premier Chattam.

  6. Je participais aussi à ce challenge mais c’est un abandon pour moi. Et je suis nulle parce que ce titre était dans ma liste. Si j’avais su et surtout si j’y avais pensé, j’aurai changé suffisamment tôt pour pouvoir participer jusqu’au bout. En tout cas, ça me donne envie de lire cette trilogie plus vite que prévu 🙂

  7. On en avait parlé il y a bien longtemps et je suis trop content que ça te plaise 🙂 (d’autant plus que du coup je garde encore un peu de crédibilité ^^) Tu vas adorer la suite ! 🙂

    1. Je viens justement de recevoir « In tenebris ». Je ne peux pas m’y mettre tout de suite mais vivement !! Bonne lecture à toi 🙂

    1. Bonjour !
      J’ai éré surprise de ne pas retrouver des descriptions bien gore, mais finalement c’est tant mieux. Et c’est très bien écrit, effectivement 🙂

A vous les micros !