« Par les routes » de Sylvain Prudhomme

Prix Femina 2019

Écrivain à succès bientôt quadragénaire, Sacha décide de quitter la vie parisienne pour se ressourcer en province, dans une ville moyenne. Dans le petit meublé qu’il loue, il se sent prêt à donner une nouvelle orientation à sa vie, plus posée.

C’est sans compter le destin qui place sur sa route l’auto-stoppeur. C’est un homme qu’il a connu il y a deux décennies, avec qui il était très lié, qui avait pour habitude de faire du stop dès qu’il le pouvait. Ils ont vécu en collocation et puis… Quelque chose s’est brisé. Ils se sont perdus de vue. Pour se retrouver aujourd’hui.

L’auto-stoppeur s’est sédentarisé. Il est en couple avec Marie, avec qui il a eu Agustin. Ils vivent dans une petite maison et respirent le bonheur.

Est-ce le retour de Sacha qui réveille ses démons ? L’autostoppeur, entre deux petits boulots, relève le pouce. Il part. Parfois deux jours, parfois une semaine. Puis de plus en plus longtemps. Pendant ce temps, Sacha, Marie et Agustin nouent des liens, obligés de faire sans l’absent.

L’auto-stoppeur est au départ agaçant. A quoi bon s’installer et fonder une famille si c’est pour partir longtemps, à tout moment. Mais au fur et à mesure, on comprend. L’autostoppeur ne fuit rien, ce n’est pas un ado en rébellion contre la norme établie. C’est un homme entier qui a une soif de l’autre inextinguible. Les rencontres, la vie des gens, c’est sa raison de vivre. Il se nourrit des autres, pour qui il a plus que de la sympathie ou de l’intérêt. Il aime véritablement les gens qu’il rencontre. Et il a une façon très personnelle et touchante de donner signe de vie à ses proches.

Sacha le narrateur est le faux personnage principal. Le vrai, celui qu’on n’oubliera pas, c’est celui qui choisit de s’emplir des autres. Chacune des personnes rencontrées donne du sens à sa vie. Et vice-versa. La fin du roman le prouvera…

Ce n’était pas gagné au départ mais au bout du compte, je me suis laissée prendre. C’est un roman lumineux.

Une réflexion au sujet de « « Par les routes » de Sylvain Prudhomme »

A vous les micros !