« Einstein, le sexe et moi » d’Olivier Liron

31QlzDNYA6L._SX195_.jpgHuitième lecture de la session de septembre des 68 premières fois.

Comme d’habitude, j’ai ouvert ce livre de la session sans lire la quatrième de couverture. Je découvre donc que le narrateur, qui est aussi l’auteur, est autiste Asperger. Maintenant qu’on en parle beaucoup, je cerne à peu près de quoi il s’agit. Un autiste Asperger a sa façon particulière de regarder le monde et d’y vivre, mais il sait communiquer et apprendre. On l’assimile facilement à un surdoué.

Olivier Liron, après un court chapitre d’introduction de sa condition, entre dans le vif du sujet. Il a participé à Questions pour un champion à l’époque de Julien Lepers. Ca tombe bien, moi aussi ! Cela va me rappeler des souvenirs. Sauf que lui a participé à l’émission du dimanche et que moi j’ai minablement échoué aux Quatre à la suite avec le thème l’été dans la chanson…

Alors je le dis tout de suite, ce sera fait. Mon ressenti de cette lecture, une expérience, vous en conviendrez, hautement personnelle, est complètement faussé par le fait que j’ai participé au jeu et que j’en garde un souvenir absolument génial. Qui ne ressemble pas franchement à celui que décrit l’auteur.

Je n’ai pas aimé lire un Julien Lepers déjanté qui en fait des tonnes, parce que c’est ce qu’on voit à la télé, et c’est vrai qu’il est comme ça aussi derrière les caméras, mais ce n’est pas une posture. Il aime les gens, il est super gentil, il ne met aucune distance, il s’est adressé à moi la première fois « t’en veux ? » en me tendant le paquet de Pringles. Moi je l’aime vraiment bien, il est authentique, et j’ai eu le sentiment qu’Olivier Liron se fichait de lui. Ca m’a fait tiquer.

Ensuite… la retranscription d’une émission télé m’a inintéressée au plus haut point. Surtout quand je ne reconnais pas ce que j’y ai vécu. Pour les manches du jeu et les questions, si, évidemment. Mais Olivier Liron décrit un univers impitoyable. Et moi j’y ai vu une ambiance très chaleureuse, bon enfant et bienveillante, personne ne regarde ses adversaires comme des adversaires. On se souhaite bonne chance en le pensant vraiment. J’ai pensé que l’auteur avait totalement inventé ses passages dans l’émission, mais Google vidéos m’a prouvé le contraire.

Ensuite… l’auteur qui explique au début qu’il ne sait pas lire sur les visages mais qui n’a de cesse de deviner ce que ses adversaires pensent d’après leurs expressions. « J’ai du mal à comprendre le sarcasme ou l’ironie ». Ah. Pourtant le sarcasme et l’ironie, ça y va gaiement (et avec talent, il faut bien le dire). La littérature c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour comprendre mon prochain. Alors quand j’essaie d’emmagasiner des infos, en l’occurence cette fois sur l’autisme Asperger, et que je me rends compte que le protagoniste n’applique pas ce qu’il dit être, ça me chiffonne. J’ai l’impression qu’il a essayé de me duper. Et ça, je n’aime pas beaucoup.

Pourtant, j’ai trouvé des percées bienvenues dans ce roman. J’ai bien vu qu’Olivier Liron parlait des difficultés à l’école, des moqueries, de l’incapacité de l’Education Nationale à intégrer ces élèves atypiques. Pour le coup, toutes ces sorties de pistes, qui quittent l’univers du jeu, m’ont beaucoup plu ! Là oui, j’avais envie de lire le roman, d’en savoir plus. Mais c’était chaque fois de trop courte durée.

Finalement, tout ce que je retiens de ce roman, c’est Questions pour un champion. Et c’est bien dommage. D’après les retours entraperçus ici et là sur Einstein, le sexe et moi il me tardait de le lire. Je ne vois que des éloges. Pour moi c’est raté. Tant pis. J’ai complètement conscience que c’est à cause de mon expérience dans le jeu. Mais tant pis.

Alma éditeur, 2018, ISBN 978-2-36279-287-8, 196 pages, 18€

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4 réflexions au sujet de « « Einstein, le sexe et moi » d’Olivier Liron »

  1. Je vais le lire bientôt dans le cadre du Prix des lectrices de Elle et jusqu’ici, j’ai effectivement lu beaucoup d’éloges. On verra bien !

A vous les micros !