Je suis tombée par hasard sur cette série en librairie et plus que l’histoire, qu’on devine aisément avec le titre, ce sont les dessins qui m’ont particulièrement attirée. Ne restait plus qu’à vérifier si le fond était aussi intéressant que la forme.
Ce premier tome s’ouvre sur une scène hivernale, à Paris, en 1919. Louis se rend chez un chirurgien avec sa femme. Lorsqu’il défait son écharpe, on voit que c’est une gueule cassée. Ravagée, même.
Aussitôt, Corbeyran nous ramène 5 ans en arrière, alors que la vie en France est encore tranquille. On sait que les Allemands font du grabuge à l’Est, mais les Français espèrent encore être tenus à l’écart. Pour l’instant, l’heure est à la fête. Une joyeuse bande d’amis s’amuse pour les fiançailles d’un des couples, et les interrogations portent plutôt sur « est-ce que ça se voit que je suis enceinte ? ». Pourtant la fête est vite interrompue car ça y est, l’annonce est faite : la France va entrer en guerre.
Et nous assistons donc au départ des hommes, persuadés que ce n’est qu’une question de mois, voire de semaines. Ils reviendront vite au foyer. Mais comme nous le savons tous, l’histoire leur aura donné tort.
Ce que j’aime particulièrement dans ce type de BD, c’est qu’on met des visages, des personnalités et des histoires personnelles derrière la masse humaine décrite dans les manuels scolaires. La guerre de 14-18 a fait 6 millions de morts en France. C’est déjà tragique en soi. Mais ça l’est encore plus quand on y ajoute l’empathie, qu’on peut penser à Louis, Armand ou Jacques, savoir qui ils ont laissé derrière eux, comment ils ont vécu cette guerre.
Au-delà de ces destins individuels, c’est aussi l’armée française qui est mise à mal dans cet album. Le caporal est mort, te voilà caporal à ton tour. Aucune expérience ? On fera avec. Vous avez traîne derrière ? Pour votre peine, vous serez privé de dîner et vous enterrerez les morts… Comment garder le moral quand on risque de se faire tuer chaque jour et qu’en plus, on se sent brimé dans sa propre armée ?
Tout n’est pas que tristesse et désolation, au contraire. Ce n’est que le début du conflit, et les copains partis ensemble ne mesurent pas encore l’horreur qui les attend. Ils sont encore goguenards et rieurs.
Dès les premières pages, je me suis attachée aux personnages, hommes comme femmes. Et j’ai hâte de connaître la suite de leurs aventures dans cette série prévue en 10 tomes, dont 8 sont déja parus.
Delcourt, 2014, ISBN 978-2-7560-9607-0, 56 pages, 14,50€
Etienne Le Roux… « La mémoire dans les poches »… voilà à quel voyage j’associe l’auteur et ce voyage-là m’avait plu. Et puis Corbeyran, plus besoin de le présenter.
J’ai du mal aujourd’hui à aller vers les ouvrages qui traite de cette guerre (et de la Seconde aussi). Alors petite appréhension. Et puis la série est looongue et n’est pas terminée. Pas certaine d’y aller
Pourquoi pas quand la série sera finie alors 😉
Le dessin m’attire beaucoup. Déjà 8 tomes sur 10, j’espère qu’ils seront dispo à la médiathèque.
La série est longue mais pourquoi pas après vos deux chroniques convaincues du jour…
Comme Blandine, tu sembles conquise… et j’adore Corbeyran !
Comme toi, je suis touchée par ce premier tome et ce qu’il promet.
Hâte de lire la suite 🙂
J’attendrai que la série soit finie mais je note quand même 🙂
à offrir à mon père féru d’histoire qui se met à la BD…
okiiiiii je renote ici aussi 😀
Un beau souvenir de lecture vraiment ! Il faut que je découvre la suite !
J’attendrai peut-être la fin de la série… mais je prends bonne note. Ce thème m’intéresse beaucoup.
comme je le disais chez Blandine, j’ai comme un bug sur ce titre que je pensais avoir lu, mais finalement peut être pas… je vais creuser l’affaire
Une bd achetée lors des 48h bd (plus pour les dessins que pour la guerre !) mais que je n’ai lue qu’aujourd’hui ! J’ajoute ton lien à mon article.