« La Fleur dans l’atelier de Mondrian » de Jean-Philippe Peyraud & Antonio Lapone

C’est reparti pour le rendez-vous BD de la semaine ! Et c’est chez Moka que se fait la rentrée.

Je vous parle aujourd’hui de ce très bel (et très grand !) album sur un épisode de la vie de Mondrian. Piet Mondrian est né en 1872 aux Pays-Bas et est mort en 1944 à New York. C’était une figure de l’art abstrait et on le connait en particulier pour son motif graphique composé de rectangles de couleurs rendu notamment célèbre par Yves-Saint-Laurent et sa robe Mondrian.

L’idée de la bande dessinée est partie d’une photo prise dans l’atelier de l’artiste. Une fleur artificielle, « seule évocation du féminin et du végétal dans l’univers à la géométrie implacable du peintre ». Les auteurs ont imaginé ce que pouvait être l’histoire de cette fleur…

Tout d’abord, l’album nous fait faire connaissance avec Mondrian. Fou de musique jazz et de danse, il passe ses soirées dans un club où il fait tourner les femmes, et les têtes. Sans que jamais rien n’aboutisse. Car Mondrian est un homme particulier. Réservé. Maniaque. Il ne supporte pas le vert, ni les formes courbes. Tout doit être géométrique. Il aime être seul et ne concède sa compagnie qu’aux prostituées qu’il fréquente régulièrement. Pour survivre, il peint des fleurs. Pour vivre, il peint ce qu’il aime : les formes géométriques.

Un soir, il danse avec Francine. Puis il tombe sur elle par hasard et tous deux prennent l’habitude d’aller danser. Pour Mondrian, elle n’est qu’une partenaire. Mais pour Francine, c’est un amour naissant. Malheureusement, de lapin en déconvenues, elle comprendra qu’il n’y a pas de place dans le coeur de cet homme, qui ne se sent exister que quand il peint.

C’est un bel album, très agréable à parcourir, à feuilleter. On retrouve bien l’esprit Mondrian dans les coups de crayon. L’histoire est inventée mais peu importe, c’est joli et sensible. On a de la peine pour Francine tout en comprenant que Mondrian est un être à part et qu’il ne changera pas. Deux individus qui s’entendent très bien mais ne regardent pas dans la même direction.

Je ferais le même reproche que pour l’album Tamara de Lempicka. Nous n’avons droit qu’à un récit partiel de la vie de l’artiste alors que je suis plus gourmande que ça, je veux les débuts, le milieu et la fin. Il y a un goût de trop peu. D’autant plus que j’ai été très surprise d’arriver à la fin de l’histoire au milieu de l’album, qui est divisé en deux. La deuxième partie est une longue série de planches. Je n’ai rien contre la présentation du travail en amont des auteurs, mais 40 pages, était-ce vraiment nécessaire ? J’ai eu le sentiment d’être dupée…

Allez, n’en tenons pas rigueur aux auteurs qui ont après tout livré un beau travail, intéressant et bien imaginé.

Glénat, 2017, ISBN 978-2-344-00825-6, 88 pages, 19.50€

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25 réflexions au sujet de « « La Fleur dans l’atelier de Mondrian » de Jean-Philippe Peyraud & Antonio Lapone »

    1. J’ai eu un temps d’arrêt. « Attends, je comprends pas, il y a écrit FIN mais il reste la blinde de pages ?!? » Mais bon, c’était bien quand même.

  1. J’ai eu l’occasion de le parcourir très rapidement et je ne regrette pas vraiment de ne pas avoir pu aller plus loin dans cette lecture.

  2. L’idée de l’album me plaît et j’aime découvrir des parcours de vie par le biais de la BD, mais je comprends que tu aies été interloquée par ces nombreuses pages de travail préparatoire… Un dossier sur Mondrian et sa vie aurait plus pertinent certainement.

    1. Effectivement, cela aurait été plus intéressant et pertinent. Les infos que je donne sur Mondrian au début de la chronique, je suis allée les chercher car l’ouvrage n’apporte aucun élément biographique en aparté.

A vous les micros !