« Je, François Villon », de Luigi Critone d’après Jean Teulé

J’ai eu la chance de gagner cette bande dessinée lors d’un concours organisé par Actualitté autour de l’oeuvre de François Villon. Villon était un poète du 15è siècle, dont le texte le plus célèbre est La ballade des pendus. Il a mené une vie dissolue malgré l’éducation religieuse dont il a bénéficié, car très tôt le Père Guillaume Villon l’a pris sous son aile, après que ses parents ont été exécutés. Son crédo : la liberté. Sans foi ni loi.

Luigi Critone s’est appuyé sur le roman de Jean Teulé pour réaliser cette bande dessinée, dont le premier tome s’intitule Mais où sont les neiges d’antan ? D’habitude je préfère rédiger moi-même les résumés, mais je trouve la quatrième de couverture parfaite et me permets donc de la restituer.

Résumé :  Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d’Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l’université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l’histoire de son temps.

Mon avis : il est toujours intéressant de se pencher sur les destins qui ont marqué l’histoire, ou qui ont une place majeure dans le patrimoine culturel. Cinq siècles plus tard, cet homme que tout destinait à être oublié survit dans nos mémoires grâce à ses poèmes. Il est né le jour où Jeanne d’Arc a été brûlée, le jour où son père est mort pendu, pour avoir volé. Sa mère est morte enterrée vivante, pour vol, elle aussi. Heureusement, Guillaume Villon l’a recueilli et le destinait à devenir clerc. François a bel et bien suivi ses études mais en cumulant les bêtises à côté, et pas de moindres.

Ce premier tome aborde les jeunes années de Villon, jusqu’à ses 21 ans. Joyeux ripailleur, il entraîne ses amis dans des soirées de beuverie et de débauche. On découvre un jeune homme épris de liberté, de libre-arbitre, avec une insolence immodérée. Ce boute-en-train est toujours motivé pour faire enrager les soldats défendant les intérêts des bourgeois. Comme le dit Jean Teulé, François Villon était « infréquentable ».

L’histoire est donc passionnante et instructive. Qu’en est-il des dessins ? Ils sont très beaux, à la fois simples et travaillés : sans trop de détails mais ce qui est dessiné l’est avec finesse. Les couleurs pastels sont très bien exploitées, l’ensemble est doux, très agréable à lire. Même les scènes de sexe restent assez pudiques finalement.

J’ai vraiment beaucoup aimé, j’ai appris pas mal de choses sur ce grand poète, et la vie de l’époque est superbement rendue. Je me procurerai le deuxième tome dès sa sortie, j’ai hâte de connaître la suite de son destin.

Jean Teulé et Luigi Critone sont venus parler de la BD sur France Culture. La partie qui nous intéresse commence à 18 minutes.

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Delcourt, ISBN 978-2-7560-1709-9, 72 pages, 14,95 €

 

9 réflexions au sujet de « « Je, François Villon », de Luigi Critone d’après Jean Teulé »

  1. Toi aussi tu en avais parlé pour une BD du mercredi 😉
    Je n’ai pas lu le roman de Teulé, j’ai encore des surprises qui m’attendent ! Vivement le 2è tome, j’espère aussi qu’on n’aura pas à attendre trop longtemps…

  2. J’aime beaucoup Villon, un peu moins le livre de Teulé mais je sens que cette BD pourrait me plaire car la planche que tu montres me plaît bien.

  3. Je te rassure Arsenul, Villon est un poète majeur mais même en France il est assez peu connu finlement. Si tu as l’occasion de lire la BD tu pourras voir un peu le chenapan que c’était et lire quelques extraits de ses oeuvres. Mais c’est en vieux français, faut s’accrocher ;p

A vous les micros !