« Après la guerre » de Hervé Le Corre

Dernièrement Hervé Le Corre est passé à La Grande Librairie pour son roman Qui après nous vivrez. L’émission mettait en avant sa carrière de romancier noir et comme j’aime les romans noirs, cela a fatalement éveillé ma curiosité. Puis Pages Sauvages a consacré en avril un bookclub à Hervé Le Corre et j’en ai profité pour m’engouffrer dans la brèche.

C’est avec Après la guerre que je me lance dans la découverte de cet auteur.

Nous sommes à Bordeaux (la ville de l’auteur), dans les années 50. La ville qui a bien fait sa part dans la France collabo est encore marquée par la 2nde guerre mondiale, tandis qu’une autre guerre est en train de se jouer en Algérie.

Le commissaire Darlac est un flic bien pourri, jusqu’à l’os. Il a profité pendant la guerre, sans remords, et s’acoquine avec les voyous si cela peut lui rapporter. Odieux avec sa femme, il nourrit des sentiments plus aimables pour sa belle-fille non sans arrière-pensées. Bref, c’est un beau salaud de roman noir.

Mais il y a une odeur nauséabonde dans l’air. Un de ses proches est assassiné. Sa belle-fille est agressé. Il semble qu’un tueur rôde et que c’est après Darlac qu’il en a. Qui peut-il bien être ? Pas de suspense là-dessus, nous savons très bien qui fait le coup. Un homme de retour des camps, traumatisé, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, mais qui trouve la force de vivre dans son objectif de vengeance. Pourquoi en veut-il à Darlac ? Là est le mystère.

Parallèlement, nous suivons Daniel, appelé en Algérie qui comprend rapidement qu’il n’est pas envoyé là-bas pour faire loyalement son devoir de patriote. Il assiste à l’horreur de la guerre, témoin enrôlé et impuissant. Son rôle sera déterminant dans le roman, pour l’intrigue d’une part et aussi pour élargir le contexte historique des années 50.

Ce polar sombre nous plonge dans l’ambiance des romans et films noirs de la grande époque. C’est acide, corrosif, ça sent le soufre, et moi j’adore. L’écriture d’Hervé Le Corre est une merveille de perfection et de précision. Une bonne histoire fait le principal, mais quand l’écriture est aussi limpide et littéraire, on est dans le grand roman.

J’ai adoré de la première à la dernière page. Et je signe évidemment pour continuer ma découverte de Le Corre.

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A vous les micros !