« Atar Gull » de Fabien Nury, Bruno & Laurence Croix

Atar Gull est le fils du chef de la tribu des Petits Namaquas, en guerre contre les Grands Namaquas. A leur conflit se mêle une entente avec les Blancs esclavagistes : enlever des membres de la tribu ennemie pour les leur vendre. C’est ainsi qu’Atar Gull finit par être emmené dans les cales d’un bateau en partance pour l’Amérique.

Le périple est mouvementé, interrompu par des événements d’une cruauté sans nom.

Le colosse vaut cher, c’est une marchandise précieuse qui sera achetée par un riche propriétaire. Atar Gull devra donc travailler au sein  de sa plantation. Il est bien loin de sa vie d’homme africain. Ici il n’est plus qu’une marchandise, la propriété d’un autre homme. Il sauve une femme en lui coupant le bras alors qu’il était pris dans une machine, et en récompense il gagne des coups de fouet pour avoir cessé son travail.

Peu à peu, un plan de vengeance prend place dans son esprit. Un plan qui nécessitera du temps, de la patience et des sacrifices. Mais un plan sans faille.

J’ai beaucoup aimé cette BD, assez dense puisqu’elle ne retrace pas que le destin d’Atar Gull. Elle permet d’intégrer cette histoire particulière à celle plus générale de la traite négrière. On assiste au mépris des Blancs, à leur fausse générosité, au traitement qui est réserve à des êtres de chair et de sang. Même entre Blancs d’ailleurs.

L’album est découpé en parties, qui segmentent le récit dans le temps et donnent l’impression de lire une histoire de roman. D’ailleurs, Atar Gull est au départ un roman d’Eugène Sue. Et bien que je connaisse la fin, j’ai bien envie de lire le roman désormais.

Dargaud, 2011, ISBN 978-2-205-06746-0, 86 pages, 16,95€

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