En 1946, un charnier est découvert dans un champ. On ne compte au départ qu’un cadavre, mais une lettre anonyme donne suite à une fouille et ce sont en réalité sept cadavres qui reposent dans la terre. Qui sont-ils ? S’agit-il d’un massacre commis par les Allemands pendant la guerre ?
Le commissaire Coste a pu identifier un cadavre, grâce à un document conservé sur le corps. C’est le début d’une enquête pour remonter la piste des assassins, qui va nous entraîner dans un contexte historique particulier : celui de la seconde guerre mondiale. Cette guerre ne se résumait pas à un conflit opposant les Français aux Allemands. Cela allait plus loin, car au sein même du camp français les hostilités pouvaient prendre des formes sanglantes, entre collabos, communistes et résistants, qui défendaient des causes différentes.
Ce premier tome s’ouvre de la même façon que le premier tome de Les mystères de la troisième république, à savoir par une prolepse. On voit le commissaire Coste prendre une décision grave en 1956, mais nous ne savons pas encore laquelle, ni pourquoi. Nous ne comprendrons qu’en lisant la série et les origines de cette décision.
C’est encore une fois une réussite. Le scénario est très bien ficelé, minutieux, et riche. On est plongés au coeur de l’après-guerre, avec les rancœurs encore présentes, et le poids d’un passé encore trop proche. Les conflits politiques sont parfaitement exploités, sans trop en faire. Car l’approche n’est pas celle d’une série documentaire mais bien celle d’une fiction ancrée dans une époque précise, chargée d’une atmosphère particulière.
Les dessins sont cette fois exécutés par la main d’Alfio Buscaglia, mais son trait n’est pas très éloigné de celui de Pierre Wachs, qui signe les planches de Les mystères de la troisième république. Si bien qu’on passe facilement d’une république à une autre, le tout est harmonieux. Et encore une fois les vignettes collent parfaitement au thème, les couleurs de Claudia Boccato y sont pour beaucoup.
Rien à redire pour l’instant sur ce projet qui répond complètement à mes attentes !
Chronique rédigée pour Les Chroniques de l’Imaginaire
Glénat, 2013, ISBN 978-2-7234-8937-9, 56 pages, 13,90€
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Il y aura combien de tomes au total ? Je pense que ça pourrait me plaire !
Il me semble avoir lu quelque part qu’il y en aurait trois 🙂
Je ne connais pas du tout mais j’ai un peu de mal avec les dessins hyper réalistes. Je tenterais quand même le coup par curiosité si cet album arrive un jour sur les rayonnages de ma médiathèque parce que ce que tu en dis m’intrigue.
C’est un polar en BD, est-ce que tu aimerais ? L’aspect politique est assez intéressant en tout cas.
Elle a tout pour me plaire cette BD !
Le dessin est froid je trouve. C’est ce qui me freine en fait…
Les dessins sont plus que tentants ! Je note; merci.