« Au cœur des solitudes » de Lomig d’après John Muir

Au cœur des solitudes est une nouvelle adaptation de Lomig après celle de Dans la forêt de Jean Hegland. Il se base cette fois sur les récits autobiographiques de John Muir, dont j’avais eu l’occasion de lire il y a deux ans Un été dans la Sierra.

John Muir est né en Ecosse en 1838. Il émigre avec sa famille aux États-Unis à l’âge de onze ans. Son père est très pieux et ne jure que par le travail. Il choisit de mettre ses enfants dans les champs dès leur plus jeune âge plutôt qu’à l’école. John est ensuite embauché dans une scierie dans laquelle se produit un accident qui lui fait perdre la vue.

C’est alors que John se rend compte qu’il sera peut-être privé à jamais de la beauté du monde. S’il recouvre la vue, il vivra désormais selon ses aspirations et se repaîtra tous les jours des merveilles de la nature.

John recouvre la vue et se lance dans le voyage qu’il avait toujours voulu faire sans s’en donner la chance, traverser le pays pour rejoindre l’Amazone. Après le préambule de la prise de conscience de John, c’est ce périple que nous raconte Lomig dans la plus grande partie de l’album. Il s’agit de son voyage de septembre 1867 à juillet 1869.

Au cours de ce voyage, il rencontrera des paysages variés (les plaines du Kentucky, les marécages de la Floride, la luxuriance de Cuba) et des personnes très différentes aussi. Les accueillantes, les curieuses, les dédaigneuses, les perplexes… Si marcher dans le vaste spectacle de la nature est source d’émerveillement, John connaîtra aussi quelques déboires à commencer par la faim, inévitable dans une telle entreprise. Mais sa joie de vivre sans cesse alimentée par la richesse de la vie alentour aura toujours le dernier mot.

Les récits de John Muir sont une ode à la nature, à la vie sauvage, à la biodiversité et à sa préservation. Les planches de Lomig amplifient le message. Les dessins sont tous magnifiques, et l’absence de couleur n’atténue par la beauté des paysages. Il en ressort au contraire un sentiment de quiétude et d’apaisement.

A noter, un dossier en fin d’ouvrage permet de prolonger la lecture avec une présentation très éclairante de John Muir et de ses engagements.

Cette fois encore, Lomig nous propose une superbe adaptation avec Au coeur des solitudes, très fidèle à l’esprit du botaniste voyageur écrivain.

Sarbacane, 2023, 978-2-377-31812-4, 173 pages, 29€

11 réflexions au sujet de « « Au cœur des solitudes » de Lomig d’après John Muir »

  1. Ces planches sont magnifiques et quelle vie ! C’est vrai qu’on pourrait regretter l’absence de couleurs mais tu as raison : elles dégagent une grande sérénité et l’impression aurait été tout autre en couleurs.

  2. Autant je n’ai pas accroché à son adaptation de Dans la forêt, autant j’ai beaucoup aimé ce roman graphique. Je ne peux qu’approuver tout ce que tu en dis. C’est d’autant plus intéressant de te lire vu que tu avais lu John Muir auparavant.

A vous les micros !