« Autopsie d’un imposteur » de Thomas Campi & Vincent Zabus

1957. Louis Dansart passe ses nuits à étudier dans sa petite chambre bruxelloise pour devenir avocat. Il est désargenté et rêve d’ascension sociale, les yeux vissés aux vitrines des magasins proposant des costumes inaccessibles. Il a l’impression que l’odeur de la pauvreté lui colle à la peu.

En face de sa chambre, il y a celle de Camille, une prostituée. Consciente que ses fins de mois sont difficiles, elle lui apprend qu’on cherche des serveurs pour une soirée à laquelle elle doit se rendre. Une soirée huppée. Où il va faire une rencontre qui va changer le cours de sa vie, celle de monsieur Albert, responsable d’un réseau de prostitution discret au service des riches.

Si la fierté de Louis le fait décliner d’office l’invitation du proxénète, son porte-monnaie vide le pousse à revoir sa position…

Un narrateur invisible regarde Louis, lui parle, l’invective et souvent, Louis lui répond. Mais si la voix off lui conseille de ne pas prendre ce chemin là, Louis couvre ses oreilles car il sait qu’il n’a pas vraiment le choix. Il devient Sacha. Un gigolo qui côtoie le monde auquel il désespérait d’accéder. Il devient un imposteur.

Louis est à mille lieues de se douter de ce que cette bifurcation dans sa vie va entraîner de conséquences désastreuses. Le nouveau métier qu’il exerce sans passion mais qui lui permet de payer son loyer va tourner au pistolet sur la tempe. Tu continues ou tu meurs. Voilà comment une histoire sur un prostitué va devenir un thriller qui a toutes les chances de mal finir.

Est-ce que ce sera vraiment le cas ? A vous de le découvrir.

C’est la première fois que je lis un album sombre du duo Thomas Campi et Vincent Zabus et cela m’a surprise, car je ne vous cache pas que j’ai acheté cet album uniquement sur leurs noms. Si le sujet et l’atmosphère m’ont déstabilisée dans un premier temps, j’ai vite trouvé mes marques face au scénario impeccable et inattendu et à l’atmosphère remarquablement retranscrite dans les très belles planches de Thomas Campi.

Un album atypique que je vous encourage à découvrir.

Delcourt, 2021, 978-2-413-03665-4, 78 pages, 18.95€

C’est Noukette qui nous accueille cette semaine !

7 réflexions au sujet de « « Autopsie d’un imposteur » de Thomas Campi & Vincent Zabus »

  1. Je l’ai emprunté sur le seul nom des auteurs, comme toi. Oui c’est clairement sombre, glauque même parfois… Une drôle d’impression post-lecture quand même…

A vous les micros !