« La sorcière » de Benoit Guillaume

9782330090470.jpgNouveau venu dans la collection Actes Sud BD, La sorcière est une adaptation du roman éponyme de Marie Ndiaye.

Dans la famille de Lucie, on est sorcière de mère en fille. Entendez par là que les filles ont le don de voyance et la capacité de se métamorphoser. Sa mère est une sorcière très douée, mais très discrète. Elle cache son talent, n’en parle pas. Cela a toujours été un sujet tabou avec son ex-mari, le père de Lucie. En revanche, Lucie n’est pas gâtée. Elle ne voit pas grand chose et ne sait pas se métamorphoser.

Le jour venu, elle initie ses jumelles au don, qui se révèle avec les premières larmes de sang. Et ses jumelles sont très très douées. Elles voient rapidement plein de choses, en parlent comme on dirait « passe-moi le beurre » et savent même se métamorphoser en corneilles, laissant parfois des plumes autour d’elles que Lucie sait repérer.

La jeune maman est très fière de ses filles, qui ne le lui rendent pas. Peu à peu elles s’éloignent, se replient sur leur duo de sorcières. Lucie fait face comme elle peut. De toutes façons, faire face, c’est son quotidien à Lucie. A son mari qui est parti du jour au lendemain. A sa mère qui s’est trouvé un vieux beau pas très intéressant. A son père qui profite de son célibat au point de faire des trucs pas nets. Et elle y fait face sans sorcellerie, puisqu’elle n’a rien vu venir. Elle doit d’ailleurs trouver des solutions sans sorcellerie, puisqu’elle n’est pas douée.

Et finalement, la magie dans tout ça, c’est peut-être de ne pas avoir de maîtrise sur les éléments et d’être capable de rebondir. De traviole et en se faisant mal peut-être, mais en retombant sur ses pieds à un moment ou à un autre.

Les plus sorcières ne sont pas les mieux loties. Ces deux filles qui s’envolent loin dès qu’elles peuvent et deviennent de moins en moins sympathiques à mesure que leurs pouvoirs augmentent. La grand-mère qui s’est sentie mise à nu lorsque son mari l’a surprise métamorphosée en serpent et qui n’a jamais pu s’en remettre.

Au final, c’est une jolie fable, qui sous des atours fantastiques pose des questions qui nous touchent tous. J’aurais pu être davantage charmée mais malheureusement, je n’ai pas du tout aimé les planches de Benoit Guillaume. Ici ce sont surtout les couleurs qui m’ont gênée, trop contrastées, avec beaucoup trop de jaune. Et les coups de crayon épais n’ont pas ma faveur non plus. Ah la la, les goûts et les couleurs, n’est-ce pas ?

 

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Actes Sud BD, 2018, ISBN 978-2-330-09047-0, 220 pages 26€

Merci à Babelio et à Actes Sud pour cette découverte !

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A vous les micros !