« Des jours sans fin » de Sebastian Barry

Un jeune immigré irlandais, Thomas McNulty, arrivé dans des conditions éprouvantes en terre d’Amérique, fait la connaissance de John Cole. Celui qui deviendra rapidement son âme sœur, ami et amour. Tous les deux vont suivre les péripéties que le destin leur a préparées et être tour à tour soldats combattant les Indiens, soldats unionistes contre les Confédérés et plus surprenant (plus amusant aussi), danseurs travestis pour divertir les mineurs.

Toujours, ils se laissent emporter par le cours des évènements, sachant qu’il est vain de se révolter et de se faire remarquer. Jamais, ils n’adhèrent aux exactions dont ils sont témoins et acteurs par nécessité, tentant au maximum de réduire leur implication. Quoi qu’il arrive autour d’eux, ils savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre sans condition. Leur relation se passe de mots, de déclarations, d’effusions. A l’abri des regards, la nuit, ils se serrent l’un contre l’autre et se réfugient dans leur amour.

Plus tard, une autre personne intégrera leur duo. Winona, une Amérindienne qu’ils vont prendre sous leurs ailes et entourer d’affection. Quand, elle fera face au racisme, ils seront là pour la protéger, elle dont l’école ne veut pas.

Nom de Dieu, il dit, comment ça se fait que Winona ait sa place nulle part ?

Une question que pourraient légitiment se poser nos deux héros, surtout Thomas, lui qui se sent si à l’aise en robe. Et tout simplement, en femme.

Thomas est un personnage attachant, attendrissant, et avec John, ils incarnent la simplicité de la vie. S’aimer sans questionnements métaphysiques, sans doutes. Se comprendre en un regard. Essayer d’être juste et bienveillant malgré les circonstances. Ne pas faire de calculs pour tirer son épingle du jeu mais rester soi, fidèle à ses principes. La simplicité aussi dans l’acceptation de ce qu’on est.

C’est un roman délicat, très beau, tout en poésie.

Au bout de quelques mois, on peu s’asseoir à la table du dîner, puis sortir sur le porche pour laisser le soleil nous guérir. On se met à ressentir de nouveau les picotements de la vie.

Des jours sans fin est à l’image de la couverture : esthétique et touchant. Plein de grâce.

Joelle Losfeld Editions, 2017, ISBN 978-2-07-273687-2, 259 pages, 22€

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