David Sala a grandi avec sur chaque épaule deux géants : ses grands-pères. Le premier a fui l’Espagne du jour au lendemain pour sauver sa peau. Il n’a jamais revu sa famille. Il a connu les camps d’immigrés en France, le camp des travailleurs volontaires, la guerre, le camp de concentration de Mauthausen… Un passé douloureux, d’un poids écrasant pour les frêles épaules du petit David. Celui des trois frères qui s’est le plus intéressé à l’histoire familiale.
C’est à travers toi maintenant que mon histoire va survive. Tu ne dois pas oublier mes souffrances. Tu seras fort de ça, mon petit-fils.
Fort peut-être pas, mais fier et ému, c’est certain. D’autant plus que le destin de son autre grand-père espagnol n’a pas été bien plus chanceux, même s’il a connu un sort moins dramatique. David est légataire des souffrances de ses aïeux.
Je ne connaissais pas l’odeur de la mort, ni celles des corps empilés et des fours crématoires. Pourtant, je ressentais ces blessures comme si c’étaient les miennes.
On ne peut que s’attacher d’emblée au petit David, avec sa petite bouille d’enfant triste qu’on a envie de consoler. Il écoute les récits des grands avec respect et humilité, comprenant tout de suite la grandeur de ses grands-pères. Les années passent et le poids de ses héros est toujours là. Il leur voue une admiration d’autant plus grande qu’il sait que la vie ne lui permettra jamais de se hisser à leur hauteur.
Je ne connaissais pas le travail de David Sala et je suis totalement charmée. C’est immensément beau et touchant. La grande majorité des scènes se passe dans les années 70 et on y est, j’ai eu l’impression de feuilleter des albums de famille. L’immersion est totale et les dessins dégagent un éventail d’émotions qui nous chamboulent, que ce soit les conversations de famille, l’évocation des parcours des grands-pères, le crime tragique d’un copain d’école, les années adultes où la reconnaissance de son travail n’arrive pas tout de suite…
C’est magnifique et bouleversant.
Merci à Fanny pour cette belle découverte qui me donne envie de découvrir les autres ouvrages de David Sala.
Casterman, 2021, ISBN 978-2-203-21576-4, 176 pages, 24€

Un dessin très stylisé ! Je note .
il a l’air très attachant en effet!
Un dessin qu’on reconnait immédiatement ! Je n’ai pas lu cet album mais il me fait clairement envie !
je l’ai vu passer mais je ne l’ai pas encore lu. Il a l’air très fort comme album. Et tout cas tu me donne envie de le découvrir
Cette histoire familiale me tente bien, d’autant plus si c’est David Sala !!
Je l’ai aperçu dans les nouveautés de la médiathèque, tu me donnes envie!
le dessin ne me plait pas du tout…. donc je passe mon tour malgré ce que tu en dis 😀