
La semaine passée, je vous présentais Les petites gens de Vincent Zabus et Thomas Campi. Je récidive avec ce duo par hasard, en suivant le conseil de mon homme qui m’a suggéré Macaroni ! alors que je cherchais ma lecture pour ce mercredi.
Si macaroni est à priori un mot banal désignant une variété de pâtes, il devient une injure lorsqu’il est lancé à l’encontre d’un immigré italien. Les macaroni. C’est ainsi qu’on parlait de ces femmes et hommes arrivés de leur pays en quête d’une vie meilleure. C’est l’histoire de cette immigration qui est racontée à travers une histoire basée sur la réalité d’une amie de Vincent Zabus, fille d’un mineur italien en Belgique.
Roméo n’a pas envie d’aller chez son grand-père pour la semaine. C’est un « vieux chiant », taiseux, râleur, qui n’a même pas la télé. Il se plie pourtant à ses règles et s’occupe de Mussolini, son cochon, et des mauvaises herbes du jardin. C’est en sympathisant avec la petite voisine, qui était très proche de son grand-père italien, que l’envie d’en savoir plus sur son « nonno » le gagne. Petit à petit, le petit-fils va apprivoiser son grand-père Ottavio, dont la langue va se délier, douloureusement.
Car le nonno garde une rancoeur, une meutrissure qui a gâché sa vie et qui le fait atrocement souffrir, car le mal est fait et jamais il ne pourra revenir en arrière…
Il raconte ce qu’a été sa vie en Belgique à son arrivée. La guerre, aux côtés des Allemands. S’engager, tirer, tuer. Obéir. Aller à la mine. Courber l’échine. Perdre son pouce pour sauver son fils. Roméo se rend compte de qui est véritablement son grand-père.
C’est une histoire triste et émouvante, qui témoigne de celles de beaucoup d’autres immigrés. Mais la mélancolie est contrebalancée par l’amourette entre Roméo et sa voisine et la complicité qui se noue entre lui et son nonno.
Autant vous dire que j’ai beaucoup apprécié cet album, même si j’ai tourné la dernière page avec un goût de trop peu. J’avais envie d’en savoir plus sur Ottavio, rentrer davantage dans sa vie. Mais ce n’était pas là le but du scénariste et ce qu’il a fait du destin d’Ottavio aux côtés de Thomas Campi est une réussite.
Je salue également la très belle préface du chanteur Salvatore Adamo, qui a su apporter une belle émotion avant même que le récit ne commence.
Je suis décidément conquise par ce duo Zabus & Campi !
Dupuis, 2016, ISBN 978-2-8001-6803-6, 144 pages, 24.95€

ce titre avait attiré mon attention au détour du rendez-vous du mercredi, à te lire j’en ai d’autant plus envie de la découvrir
J’ai adoré cet album que je trouve excellent en tout point ! Quelle belle lecture !
Je l’avais beaucoup aimé également !
Très envie de la lire celle là, comme celle que tu as présentée la semaine dernière !
je note le titre des fois qu’elle croise ma route !!
Ce titre m’a beaucoup émue, petite-fille d’immigrés italiens aussi 🙂
Il va falloir que je la déniche, c’est une certitude
Il traîne depuis des années sur mes étagères cet album, je ne sais pas ce que j’attends !
J’ai a-do-ré cette bande dessinée. Je suis hyper d’accord avec toi.
Il me faut le lire!!
Et moi aussi j’aime ce duo 😉
Intriguée !! je note!