« Marx et la poupée » de Maryam Madjidi

Prix Goncourt du premier roman 2017
Prix du roman Ouest France Etonnants Voyageurs 2017

Tout a commencé alors qu’elle était encore dans le ventre de sa mère. Maryam n’est pas encore née et entend ses parents participer à la révolution iranienne tandis que sa grand-mère les implore de protéger sa première petite-fille à naître. PuisMaryam naît, et elle voit ce qui se passe autour d’elle. Les visages graves, les réunions secrètes, la peur, les personnes qu’elle ne reverra plus. 

A cinq ans, elle doit donner tous ses jouets aux enfants du quartier. Ses parents communistes veulent lui inculquer le principe de non propriété. Se détacher du matériel. Mais à cinq ans, on les aime, ses poupées !
A six ans, Maryam et sa mère rejoignent le père, en exil à Paris. Ils emménagent dans une chambre de bonne au dernier étage d’un immeuble bourgeois, avec un sanitaire sur le palier. Commence alors la vie difficile d’immigré.

Maryam doit s’adapter à tout. Aux rues de Paris, à une nouvelle langue, au fromage de la cantine qui pue. Comme tous les enfants, elle apprend à se défaire de ses habitudes pour en acquérir de nouvelles. Elle se fait française, cultivant son amour pour la langue de Molière. Elle a un peu honte parfois de ses parents et de leurs difficultés d’intégration.
Plus tard, elle joue de ses origines. Les belles Persanes intriguent, la magie de cette langue iranienne qu’elle n’a pas oubliée envoûte, les poésies orientales charment…

Ce roman autobiographique se lit avec un plaisir immense. Tout est beau : l’écriture de Maryam Madjidi, les changements stylistiques qui reflètent bien son amour pour la langue et la poésie, le parcours de sa famille. C’est immersif, émouvant et plein de grâce. Un très beau livre sur les thèmes de l’identité, des origines, de la difficulté de trouver sa place et qui aborde aussi avec des exemples concrets la révolution iranienne et ses ravages. Tout cela enveloppé d’un bel écrin littéraire.

Chronique rédigée pour Les Chroniques de l’imaginaire

J’ai Lu, 2018, ISBN 978-2-290-15511-0, 224 pages, 7,10€

2 réflexions au sujet de « « Marx et la poupée » de Maryam Madjidi »

  1. Tu en parles très bien ! J’avais aussi beaucoup aimé, sans que ce soit un coup de cœur pour autant : j’ai trouvé ce livre un peu trop léger, j’aurais aimé plus de profondeur, de réflexion, de détails peut-être…
    Mais un beau récit pour autant !

  2. Je l’avais lu un peu par-hasard et ç’avait été une belle surprise. J’ai beaucoup aimé ce témoignage d’un exil forcé, comment l’enfant rejette puis s’adapte (« trop »), ainsi que le décalage entre une ancienne génération plus imprégnée de son ancienne culture que la nouvelle

A vous les micros !

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