Nous sommes à Lisbonne, dans les années 1930. C’est le Portugal de Salazar, des conflits européens, du pouvoir de Franco, de la montée des fascismes…
Péreira tient la rubrique culturelle d’un journal, Le Lisboa. Il aime les lettres et traduit Balzac, qu’il fait lire à ses lecteurs comme un feuilleton, chapitre par chapitre. En prenant le tramway, il tombe sur l’article d’un jeune homme, un article sur la mort, qui le touche particulièrement. Il le contacte et lui propose d’écrire des nécrologies préventives, à sortir quand la personne meurt vraiment. Mais il ne s’attendait pas à ce que le jeune Monteiro Rossi ait de solides opinions politiques à l’encontre de la machine Salazar. Et c’est tout le mode de vie de Péreira et sa façon de penser qui sont remis en cause.
Péreira voit bien ce qu’il se passe dans les rues de Lisbonne, et suit les nouvelles dans l’Alentejo. Des opposants au régime sont molestés, arrêtés arbitrairement. Il regardait tout cela avec résignation mais cotoyer le jeune Monteiro Rossi va faire naître en lui un sentiment d’ndignation.
La situation politique du Portugal à cette époque est bien retranscrite. Salazar est en cheville avec ses homologues fascistes, il y a une police d’Etats très zélée et la liberté de la presse est une notion bafouée. C’est d’ailleurs sous cet angle là qu’Antonio Tabucchi, l’auteur du roman dont est tiré cet album, a abordé la question.
J’ai lu cette BD il y a quelques jours et j’ai déjà envie de la relire. Je l’ai adorée. J’ai été bouleversée par le personnage de Péreira, qui est un homme banal, bon, tranquille, veuf inconsolable, amoureux des lettres. On voit bien que ce qui a lieu dans son pays le dépasse, mais il se sent incapable d’agir. Monteiro Rossi va le révéler en faisant surgir en lui des personnalités qui se passent la balle, des petits diablotins qui s’agitent sur son épaule et lui donnent des conseils contradictoires. Que faire, se taire ou s’indigner ?
Les dessins ne m’ont pas particulièrement plu au départ mais finalement, ils s’accordent parfaitement au récit. Et on y reconnait le Lisbonne qu’on connait, avec ses ruelles colorées et son tramway.
C’est une BD superbe, intéressante, instructive, émouvante. Un énorme coup de coeur.
Avec cet album je retrouve le chemin des rendez-vous BD de la semaine, qui se passe cette semaine chez Noukette !
Editions Sarbacane, 2016, ISBN 9782848659145, 160 pages, 24€
Coup de cœur partagé ! Qu’est ce que j’ai aimé cet album !!
Ah la la, je pense que je m’en souviendrai longtemps.
Cela fait plusieurs fois que je croise cette BD mais elle ne me tente pas.
Tu passes à côté de quelques chose, je t’assure ! Peut-être un jour, qui sait ?
En fait je crois que ça me perturbe car Pereira c’est mon nom de famille…
Trop belle présentation de cette BD.
Envie de courir l’acheter mais surtout , avec les quelques planches présentées , envie de prendre le 1er vol pour Lisbonne . Hélas (pourquoi hélas?) je pars dans les prochains jours à Prague !
C’est gentil 🙂
Mais Prague c’est pas mal non plus, j’en garde un superbe souvenir 🙂 Bon voyage !
J’aime bien ce que fait cet auteur, et ne connaît pas le roman, donc je me laisserais bien tenter par cette adaptation…
J’ai tellement aimé les émotions suscitées par cette adaptation que je ne vais pas risquer de ne pas retrouver la même chose dans le roman. Qui au vu du sujet me plairait pourtant à coup sûr 🙂
Déjà précieusement notée, je finirai bien par la lire
J’ai adoré cet album moi aussi !
toujours pas lu pourtant que d’avis positifs et puis Lisbonne… ahhh Lisbonne!!!