Par deux fois j’a eu l’occasion de m’esssayer à la collection Rivages/Casterman/Noir, consacrée à l’adaptation de romans noirs en bandes dessinées. Les titres que j’avais lus, à savoir Rouge est ma couleur et Le policier qui rit, m’avaient beaucoup plu, car l’atmosphère sombre et la densité de l’intrigue donnaient vraiment l’impression de lire un roman, mais un roman en dessins.
Le kid de l’Oklahoma d’Elmore Leonard est sorti en France en 2008, et l’adapation d’Olivier Berlion s’est faite rapidement derrière puisque la parution date de 2010.
Résumé : l’histoire prend place dans les années 20, dans une Amérique rurale digne d’un western. Deux hommes se livrent un duel sans merci : Carl Wesbster, le marshall le plus admiré du pays ; et Jack Belmont, le gangster fils de millionnaire, braqueur de banques sans foi ni loi. Le récit va raconter d’où viennent ces deux hommes et comment ils en sont venus à devenir pires ennemis.
Mon avis : il s’agit d’un récit enchâssé, car raconté du point de vue de Tony, un journaliste. Persuadé qu’il tient un article édifiant, il doit persuader le directeur du journal « The True Detective » de la valeur de son histoire. Nous alternons donc entre la discussion entre les deux hommes et les évènements que Tony raconte. Que ce soit au cinéma ou dans les bandes dessinées, j’aime beaucoup l’utilisation des voix off, le léger recul que cela donne aux scènes évoquées.
La progression dans la conversation des deux journalistes est bien montée, car si le directeur semblait dubitatif au départ, son intérêt croît crescendo, tout comme celui du lecteur. Bien que l’histoire m’ait accrochée dès le départ pour être honnête. D’une part parce que j’aime beaucoup les ambiances de western, avec les fermes, les chapeaux de cow-boy, les colts au ceinturon… Et aussi pour le personnage de Carl qui fascine immédiatement. Un jeune homme de seize ans qui n’a pas froid aux yeux, tue de sang-froid un voleur de bétail et se frotte au truand local, cela donne déjà une idée du marshall qu’il deviendra. Quand de l’autre côté on fait connaissance avec un fils de riche qui se débrouille pour que sa soeur se noie et fait du chantage à son père, on imagine que le duel va être de haut vol.
Et en fait pas tant que ça. Dans le sens où ce n’est pas juste un duel entre ces deux hommes. Il y a une vraie histoire derrière, avec d’autres bandits, des complots, des trahisons, des histoires de coeur. Comme je le disais au départ, on a vraiment l’impression de lire un roman, étoffé, avec des rebondissements. Les dessins sont de plus magnifiques, très précis, utilisant une large palette de couleurs. En lisant cette bande dessinée on est en plein far west, au milieu des malfrats. On sent la sueur, la fûmée de cigarettes, la poudre des revolvers.
Je ne sais pas ce que donne le roman, mais cette immersion dans un univers façonné à la fois par Elmore Léonard et Olivier Berlion m’a enchantée. Décidément cette collection Rivages/Casterman/Noir recèle de belles surprises !
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Rivages/Casterman/Noir, ISBN 978-2-203-02100-6, 116 pages, 18 €
Encore un titre à noter dans cette collection. Je viens de sortir des Amis de Pancho Villa et tu me donnes déjà envie de replonger !
Ca fait plaisir à lire ! 🙂 J’aime beaucoup cette collection aussi, les BDs que j’ai lues sont très abouties.
J’ai beau ne pas être fan des westerns en BD, tu titilles ma curiosité ! Je ne connais pas le roman dont est tirée cette adaptation !
Il s’agit d’un polar sombre dans l’ambiance western, ça pourrait aussi bien se passer à Harlem en fait, au hasard. Mais le côté truand avec des boots et le marshall qui tire plus vite que son ombre apporte un certain charme 🙂
peut etre pas assez ‘western spaghetti’ pour moi, où est le sarcasme américain à la sauce méditerranéenne ?? !!!
Y en pas !!! ;D C’est le western sans les spaghettis 😉
Je sais pour qui je pourrais le destiner.
Puis ce regard !!! Waouh !
😉
Il faudrait que j’essaye! Je n’ai encore jamais lu ce genre d’histoire en BD. C’est une expérience à tenter.
Ce que j’ai lu dans ce genre est asser réussi donc je t’invite à tenter 🙂 En espérant que ça te plaira aussi 😉
J’ai lu quelques livres de Elmore Leonard, toujours avec plaisir, je note donc celui-ci. cette idée d’adapter des romans est en plus attirante !
Tiens, je serais curieuse de savoir ce que tu penses du coup de l’adapation BD. Je me demande si elle valorise l’histoire, si elle lui est fidèle. N’hésite pas à me donner tes impressions si tu la lis 🙂